lundi 21 juillet 2014

La source du dernier espoir : les tables de décès, successions et absences


Qui ne s'est pas déjà arrachéé les cheveux sur un décès impossible à trouver, qui n'a pas baissé les bras après avoir épuisé toutes les TD de la contrée en vain... c'est là qu'arrive notre sauveuse ...la table des décès. 

Dans la série Q, celle de l'enregistrement, ces gros livres poussiéreux répertorient les décès qui ont eu lieu dans l'étendue du Bureau d'Enregistrement, en général (je crois) le bureau correspond à la circonscription. Elle a l'avantage de donner l'état-civil, la profession et le domicile du défunt, ainsi que les héritiers et le patrimoine immobilier. Elle renvoie quand une succession il y a, aux tables de successions qui donnent essentiellement le nom de héritiers. 
Il n'existe pas seulement des tables pour les décès, pour les ventes de biens, les contrats de mariage et les testaments. 


Page de gauche


Page de droit
Les deux pages se lisent ensemble


C'est à deux reprises que les tables de décès m'ont permis d'élucider deux décès impossibles à trouver. Après avoir envoyé des lettres aux mairies de résidences des deux personnes dont je cherchais le décès et leur réponse négative, je me suis attelé à éplucher toutes les tables décennales (qui étaient accessibles AD ou AD en ligne) des villages environnants mais en vain, de même pour les lettres envoyés pour les périodes les plus récentes (> 1908 à l'époque). 
Grand mystère...jusqu'au jour où j'ai découvert ces tables magiques...C'était un vendredi de printemps à Nîmes pendant le D.U de Généalogie. Le samedi, après 3h de TGV, je saute dans titine direction les AD91 (alléluia, c'était le samedi du mois pour l'ouverture des AD, j'arrive pour la dernière levée), je commande donc, après mettre renseigner auprès des archivistes, ces tables et là miracle...
Les deux décès sont là, devant mes yeux, un en 1908 et l'autre en 1919 et où me demanderiez-vous? dans les villages de mes premières demandes, où ils ont vécu toute leur vie, les secrétaires qui avaient sans doute un goût prononcé pour la généalogie, avaient d'après-moi a peine chercher...et fin mot de l'histoire, il s'agit de la même qui s'occupait des deux mairies (l'une ouverte le mardi de 17h à 17h30, l'autre le vendredi de 10h15 à 10h45).
Voilà comment en quelques minutes j'ai trouvé ce que j'ai cherché pendant des années...

Les tables de décès, successions et absences sont donc de bonnes intermédiaires aux tables décennales surtout quand elles ne sont pas accessibles, et les secrétaires de mairie de sont pas toujours d'une fiabilité sans tâche, si l'on peut aller voir les archives communales pas soit même, c'est bien! 

Pour les photos, il ne s'agit pas de celles que j'ai trouvé, mais un exemple creusois qui est semblable aux autres, que l'on soit à Guéret, Strasbourg, Toulouse ou Crottes-en-Pithiverais se sont les mêmes.




dimanche 20 juillet 2014

Itinéraire de Jean-Baptiste Germain RUZÉ le charretier devenu maire


 Il y a des destins de nos ancêtres qui nous amènent à nous poser des questions, celui de Jean-Baptiste Germain RUZÉ a récemment suscité mon intérêt.

Commençons par l’Etat-civil de Jean-Baptiste Germain (sosa 194).

Acte de naissance de Jean-Baptsite Germain RUZÉ
(AD91, Congerville 1781- An VIII), 5/134)


J-BG R de ses initiales, est né le 9 mars 1782 à Congerville, au sud de l’Essonne à la « frontière » de l’Eure-et-Loir fils de Germain (1749-1797) et de Marie Marguerite CHAUSSON (1751-1785).
Il se marie en  15 août 1804 avec Marie Françoise PERCHEREAU (1779-1804), puis en juillet 1809 avec Marie Adélaïde VIRON (s195). De son premier mariage, il n’a pas d’enfant qui naissance, car Marie Françoise décède le 29 août 1804 à Grandville (28), moins de deux semaines de mariage.

De son second mariage naissent trois enfants :
                        - Julie Adélaïde le 13 août 1810 à Oysonville (28)
                        - Alexandre Désiré  le 29 août 1814 à Oysonville
                        - Maxime Adélaïde (s97) le 25 mai 1819 à Sours (28)

Jean-Baptiste Germain décède à Congerville où il est né et s’est marié le 12 janvier 1848.




Acte de décès de Jean-Baptsite Germain RUZÉ
(AD91, Congerville 1831- 1860), 109/202)


Jusqu’à là rien d’extraordinaire pour ce brave homme me direz-vous !

C’est en notant les professions que l’on trouve dans les premiers actes le concernant (naissances de ses enfants, mariages de ses sœurs etc…) et les derniers que les questions sont arrivées. Jusqu’à la naissance de son fils en 1814 J-BG est charretier ou ouvrier en laine, à la naissance de la cadette Maxime, il est dit « Homme d’affaires », oui mais c'est pas très précis tout ça! 
Cette « nouvelle » profession correspond au moment du déménagement du couple RUZÉ/VIRON entre 1814 et 1819 de Oysonville à Sours (la proximité de Chartres lui a-t-il permit de faire des affaires ?).

L’état-civil ne donnant que peu de réponses, je me suis penché sur d’autres sources, le cadastre de Congerville pour commencer. Le premier cadastre pour Congerville commence en 1833, pour le folio de J-BG il est dit demeurant à Sours (donc il y a vécu de 1819 à 1837, je n'ai toutefois pas trouvé dans le recensement de Sours en 1836 J-BG R), puis une note de 1837 rectifie le domicile « Jean-Baptiste Germain RUZÉ de Congerville ». Ses propriétés listés dans le cadastre sont conséquente pour le village comparé aux autres, il est  dans le top 5 des plus gros propriétaire de la commune, juste après le Marquis de Oysonville, the propriétaire de la région !

Cadastre de Congerville - 1833
AD91 

Autre source faisant foi de son retour à Congerville, les archives des élections municipales, en 1837 Jean-Baptiste Germain est élu au conseil avec 16 voix sur une trentaine et figure dans la liste des électeurs. À partir de se moment, il est déclaré « propriétaire » qui est synonyme de rentier ou « retraité » (sauf mauvaise interprétation) mais il n’a que 55 ans…une réussite financière ? Comparé à son gendre Auguste Florentin CHAUSSON marié à Maxime qui n’est déclaré propriétaire qu’ partir de ses 72 ans.
En 1840, il est élu maire de la commune de Congerville jusqu’à son décès en 1848, est-ce son retour au village après ses « affaires », sa réputation qui lui ont permis de ce hisser sur le siège du premier magistrat du village?


Recensement de Congerville - 1841
AD91


Recensement de Congerville - 1846
AD91


Dans le contrat de mariage de sa fille Maxime Adélaïde avec Augustin Florentin CHAUSSON en 1844 chez Me BARBIER à Angerville, il donne 2000 francs en dot à sa fille, contre 500 pour l’époux.  Une coquette somme pour la fille d’un ancien charretier. Il faudrait également voir les dots de ses deux autres enfants.

Toutes les questions que l’on peut se poser : quelles affaires a-t-il pu bien faire pendant les longues périodes où je n’ai pas trouvé d’actes le concernant… Il faudrait étudier les notaires autour de Sours où il a vécu entre 1819 et 1837, savoir si il a acheté des biens, en a vendu etc…

Je continuerai à chercher pour élucider la  réussite de ce charretier devenu riche propriétaire et homme influent de son village.


Les pérégrinations de Jean-Baptiste Germain à travers le nord de la Beauce
Les chiffres correspondent à la chronologie de ses différents lieux d'habitations relever dans certains actes

Une religieuse veuve et imbécile !

En feuilletant les registres, on tombe parfois sur des actes qui nous interloquent, pour lesquels on oublie ce que l'on était venu cherché. C'est ce qui m'est arrivé hier, je recherche le premier mariage d'un de mes ancêtres avant 1708 à Boinville-le-Gaillard, le berceau de ma branche maternelle (pour le moment!) dans le sud des Yvelines aux limites de l'Essonne et de l'Eure-et-Loir et je suis tombé sur un acte qui m'a laissé pantois. 



Le trentieme de nov(em)bre est décédée de l'année mil sept cent neuf est décédée
soeur Madeleine Thyrouin veuve de Guyon Berthier agée denviron trente sept
ans sans avoir pû recevoir les sacrement de l'Eglise a cause d'une imbécillitéd'esprit dont elle estoit affligée depuis plusieurs années et qui luy avoir pourtant
souvent laissé des intervalles de raison pendant lesquels elle ne manquait pas
de s'approcher des sacrements avec une piété exemplaire et de pratiquer les autres
bonnes oeuvres dont elle estoit capable a esté inhumée dans le cimetière de
ceans en présence de Gabriel MARTIN et de plusieurs autre habitans
par moy curé soussigné ainsi signé. G Martin et J. Belin (curé) *
Il y a rien d'extraordinaire qu'une religieuse soit inhumée mais l'équation religieuse + veuve + "imbécile" + 37 ans m'a intrigué. Veuve et religieuse à 37 ans, souvent à cet âge, les femmes pouvaient se remarier.

Dans un premier temps, je me suis demandé comment une veuve peut-être également religieuse, après la surprise passée je me suis dit qu'il arrive parfois qu'une veuve entre dans les ordres après le mort de son mari. C'est souvent des femmes de la noblesses, voir des reines mais rarement de simple journalière. Madeleine Thyrouin (ou Thirouin) est certainement issue d'une famille de gros laboureur, dans les actes de Boinville de 1691 à 1718 (le 1er registre), les Thirouin sont receveurs de la terre de Bréau sans Nappes (Nom de la seigneurie de Boinville), laboureurs, les "coqs de village" de Boinville d'après moi.
Le mariage de Guyon et de Madeleine a lieu en 1691 (page 23/149) et y sont présents Adrien de Ranzai (on ne s'est pas si il est seigneur de quelquechose) et Henri Chevallier notaire, des hommes de pouvoir et de savoir, mais cela nous prouve-t-il vraiment l'importance de la famille de Madeleine et l'une des raisons de son entrée dans les ordres ?!
Seconde hypothèse, c'est peut-être à cause de son "imbécilité" qu'elle est entrée au couvent ou plutôt enfermée.

Je n'ai pas encore trouvé de trace d'un couvent à Boinville-le-Gaillard, mais je pense qu'il y en avait un ou du moins une maison religieuse, car dans les années qui précèdent et qui suivent l'acte de décès de soeur Madeleine, d'autres religieuses décèdent. Lors de ma prochaine visite aux AD des Yvelines, je regarderai si je trouve des petites choses. 

Quelques temps après avoir trouvé cet acte un peu insolite, en farfouillant dans les notaires du coin, j'ai trouvé l'inventaire après décès de Guyon BERTHIER le 25 mai 1700 chez le notaire de Bréthencourt, on y apprend que le couple Magdeleine. Rien ne mentionne l'entrée de Madeleine au couvent? Son entrée est-elle vraiment volontaire ou plutôt un hôpital où aurait pu être interné notre bonne dame? 
Dans l'inventaire il est juste précisé que madeleine à la mort de son mari donné de l'argent au couvent pour des réparations qui y sont faites. 


Item ladite veuve a décalra que depuis Pasques dernier
elle a fait plusieurs journée de ces (...)
et (...) pour les réparations et bastimants
du couvent de Boinville. Lesquelles journée ont esté
estimez ensemble à la somme de deux cent vingt
livres cy
Les (...) sont les mots que je ne parviens pas à déchiffrer et à donner un réel sens à ce paragraphe. Si certains sont inspirés...
* AD78 en ligne, BMS Boinville-le-Gaillard, 1691-1717, p.101/148



La Beauce

On comprendra aisément le titre "Les épis de Beauce", ma généalogie est essentiellement située en Beauce dans une triangle Etampes-Chartres-Orléans, quelques fois problématique quand on passe d'un département à l'autre, il est nécessaire de se projeter quelques siècles en arrière et de ne pas penser en terme de départements.

La Beauce, un pays plat, dans lequel peu de gens s'arrêtent mais c'est un si beau pays!!

Donc épis de Beauce, parce qu'en Beauce, du blé et des épis il y en a des quantités astronomiques, n'est-ce pas le "Grenier à blé de la France"?!.  Épis comme chacun de mes ancêtres, il y en a certes pas autant que dans un champ mais la comparaison me plaît assez), chaque ancêtre est comme un épi de blé qui donne plus ou moins de grains.

Les 4 branches de ma généalogie, celles de mes grands-parents, sont beauceronnes, entre le nord du Loiret et le sud de l'Essonne. Seule une arrière grand mère était origine du Pays Pourlet en Bretagne, puis quelques branches plus lointaine qui ont migré de Picardie, de la Creuse ou de Normandie (viendrons certainement des articles sur les migrations, le savoir du pourquoi et du comment sont-ils arrivés en Beauce à différentes époques). 

J'aimerai écrire également certains articles sur la Beauce, en rapport avec la généalogie et l'histoire. Mon Master a pour sujet "la Consommation en Beauce au XVIIIe siècle", je l'ai choisi grâce ou à cause de ma généalogie, ça me permet par une étude universitaire d'étudier les modes de vie de nos ancêtres, ma source principale est l'inventaire après décès, qui est également une source très intéressant pour le généalogiste. 

Si je n'ai donc pas forcément le temps, j'écrirais certainement en rapport avec mon mémoire, qui peut-être intéressant pour le généalogiste, je partagerai des anecdotes rencontrées au fil des mes analyses. 

En vous souhaitant une bonne lecture et abusez des critiques, n'hésitez pas! 

samedi 19 juillet 2014

C'est pendant la moisson que mon envie a germé

C'est après quelques heures de navigation sur des blogs de généalogie, en ces temps de moisson (quand Indra le permet) que mon envie d'ouvrir un "blog généalogique" s'est développée. Dans un premier temps je me suis dis que j'allais attendre la fin de mes études, encore un an, mais ma résistance a été trop faible. Il faut dire que j'ai découvert ce genre de blogs il y peu, à la suite d'une formation en généalogie à Nîmes (janv-juin 2014) avec notre profession de généalogie Stéphane Cosson, qui est un assidu blagueur. Naviguant d'un blog à l'autre, j'ai pris plaisir à lire les articles du Challenge A-Z orchestré par Sophie Boudarel ainsi que ses articles qui nous poussent, nous, petits généalogistes amateurs solitaires, à écrire et à partager.  Mais écrire pour qui? Pour ceux qui voudront bien me lire pardi! mais également pour moi, avec toutefois un ethnocentrisme-généalogique modéré!

La généalogie est devenue l'un de mes passes-temps dès mes 12 ans (il y déjà 10 ans!), passionné depuis le berceau par l'Histoire mais également par les histoires, j'ai débuté grâce à un ami de la famille qui m'a fait découvrir l'un de ses centres d'intérêt, m'a donné les premières pistes à suivre, les premières démarches auprès des mairies pour trouver les premiers actes. Je lui dois beaucoup et l'en remercie encore vivement aujourd'hui.
Puis le petit oiseau à pris son envol vers les nouvelles technologies suivant la transition (que dis-je? La Révolution!) des microfilms à la numérisation des actes sur les postes informatiques des salles de lecture puis la mise en ligne. J'essaie à mon tour, sans aucune prétention, de transmettre ma passion à ceux qui s'y intéresse ponctuellement ou plus assidument.

Je ne sais si mon assiduité dactylographique sera toujours bonne mais je tenterai de partager quelques trouvailles au fil de mes recherches dans les moments creux des bans de la fac. Cette année sera consacrée à la rédaction de mon mémoire de M2 en Histoire moderne, on verra si la rédaction d'articles pourra se faire...We will see!

D'après ce que j'ai lu chez les autres généablogueurs, l'écriture d'articles en tout genre, sur sa propre généalogie, sur des "techniques" ou des astuces permet d'améliorer l'organisation cérébrale de sa généalogie, cela me fera le plus grand bien!

Nouveau sur la "généablogsphère"je n'ai pas la prétention de faire de mon blog l'un des top 10 de la blogsphère mais si cela peut permettre de faire des rencontres, des découvertes et d'échanger sur la passion qui nous habite ou nous hante.